Article écrit par Loriane Roder.
Les protections hygiéniques ont défrayé la chronique en 2017 suite au reportage diffusé sur France 5, intitulé “Tampon notre ennemi intime”. Le reportage a en effet montré que les compositions des protections hygiéniques des grandes marques sont loin d’être irréprochables et sont capables d’affecter la fertilité si elles sont utilisées fréquemment!

Une femme utilise environ 12’000 protections hygiéniques au cours de sa vie (serviettes, tampons, etc.). Un nombre non négligeable qui, outre les impacts désastreux sur la planète, peut représenter un réel problème pour la fertilité.
En effet, la composition des protections hygiéniques a été passée au peigne fin par les journalistes du reportage et il n’est pas exagéré de dire que leur trouvailles sont effrayantes.
Dioxine, DHEP, glyphosate ou encore matières synthétiques… Des composants très polémiques avec en pôle position les dioxines, utilisées comme blanchissant pour le coton, soupçonné de provoquer l’endométriose et classé parmi les 10 matières les plus dangereuses selon l’OMS.
Le DHEP lui, est un type de phtalate capable de perturber le système endocrinien, dangereux pour la fertilité. Les glyphosates dont vous avez sûrement dû entendre parler sont un herbicide controversé.
Et ce n’est pas tout : malheureusement il a été impossible pour les journalistes de lister tous les composants tant ils sont nombreux. Pour quelles raisons les fabricants de protections hygiéniques utilisent-ils ce genre de composés pour des produits à usage si intime ?
Tout comme pour la mousse du gel douche, les industriels nous ont habitué à certains standards : un gel douche doit “sentir bon”, un shampoing doit mousser pour laver, les protections hygiéniques doivent être blanches immaculées pour correctement absorber le sang (qui devient miraculeusement bleu dans les publicités, nous prendrait-on pour des reines?)

Malheureusement, l’industrie des protections hygiéniques classiques n’a pas vraiment l’intention de nous anoblir puisque c’est une bien guerre qui nous est livrée à nous, les femmes. Avec d’une part des produits imbibés d’ingrédients chimiques que nous utilisons à l’intérieur même de notre corps et d’autre part, des législations qui permettent aux fabricants de garder un flou complet sur les compositions de ces mêmes produits et sur leur correcte utilisation.
Car les muqueuses vaginales abosorberaient sans difficulté les composants des protections hygiéniques avec en tête les dioxines. Or ces mêmes dioxines pourraient être cancérigènes. Présentes dans de nombreux produits, les tampons constituent une nouvelle voie d’entrée dans l’organisme. Et comme le souligne l’un des médecins interviewés dans le reportage, absorber des dioxines via un tampon une fois dans sa vie n’est pas dramatique, mais je vous renvoie au chiffre énoncé plus haut : plus de 12’000 tampons sont utilisés par les femmes durant leur vie menstruelle. De quoi stocker de larges quantités de dioxines dans son corps.
Les phtalates également retrouvés dans les tampons accèdent ainsi facilement l’organisme. Or des liens entre endométriose et phtalates ont été démontrés, et ce n’est malheureusement pas tout. Les phtalates pourraient également provoquer des fausses couches lorsqu’ils se trouvent en trop grande quantité dans l’organisme. Des risques auxquels nous avons consacré un article sur le site de maFIV : Toxines et perturbateurs endocrinien : dangers pour la fertilité!
Et que dire des autres composants ? Les tampons contiennent souvent des fibres synthétiques connues sous le nom de cellulose. Or la cellulose augmenterait le risque de syndrome du choc toxique, une maladie infectieuse grave et malheureusement peu connue proportionnellement à sa dangerosité.
Le reportage pointe enfin l’opacité qui règne sur la composition des tampons. C’est l’un des rares produits dont la composition n’est pas affichée sur le produit. Pourquoi ne nous dit-on pas ce que les tampons contiennent ? Un autre chercheur également interrogé dans le reportage répond : si on ne met rien, c’est qu’il y a quelque chose à cacher.
Alors que faire ? Après avoir utilisé des protections hygiéniques “classiques” des années durant sans informations complètes et éclairées, on peut se sentir désemparée. Mais rassurez-vous, il existe des alternatives bien plus respectueuses des femmes et il n’est jamais trop tard pour changer.

Comme alternative écologique et saine, la cup ou coupe menstruelle est apparue sur le marché il y a plus de 20 ans, mais a été créée en 1867!
Ce petit accessoire en forme d’entonnoir agit comme une ventouse pour éviter les fuites. La coupe menstruelle est sûre et offre un certain confort. Mais attention, bien que la coupe menstruelle diminue les risques de choc toxique, elle ne doit pas être négligée pour autant. La coupe menstruelle devrait être changées toutes les 4 heures environ pour éviter tout risque d’infection.
La marque Lamazuna propose par exemple différents modèles adaptés selon votre flux ou si avez déjà accouché de manière physiologique. La coupe menstruelle de Lamazuna est fabriquée en France, sans latex, sans BPA, sans agents blanchissants et sans phtalates. Elle est emballée dans un petit pochon de coton bio. Elle peut être une alternative à la fois économique et écologique mais surtout plus saine et adaptée à la période péri-conceptionnelle.
Dans un autre registre, on trouve de plus en plus de marques qui proposent des serviettes hygiéniques en coton et lavables. Lamazuna propose également ce genre de produits en coton bio GOTS (label de coton bio) qui permet une action absorbante grâce à un tissage spécifique. Les serviettes lavables constituent un bon investissement car elles peuvent se garder plusieurs années, à condition d’en prendre bien soin. En outre, le coton bio garantit l’absence de pesticides ou de chlore.
Enfin, il existe un produit novateur dans les protections hygiéniques : il s’agit de la culotte menstruelle. La culotte menstruelle est une culotte à l’apparence traditionnelle, mais est constituée de différentes couches, ayant chacune une fonction.

La marque française Rejeanne propose une technologie innovante. Trois couches constituent les culottes menstruelles : la première est drainante et est constituée d’un matériau naturellement antifongique. La seconde couche est absorbante et la dernière est imperméable et garantit 12 heures sans fuites. Là aussi, elle peut être intéressante car les culottes menstruelles peuvent être utilisées plusieurs années durant. Elles offrent un certain confort, car malgré les préjugés, les culottes menstruelles sont très fines et ne se voient pas. Elles ne fuient pas et sont donc un accessoire parfaitement adapté aux femmes qui souhaitent concevoir.
Toutefois, il peut être difficile de passer à des produits aussi différents si vous avez l’habitude de tampons et de serviettes classiques. Dans ce cas, il existe de nombreuses marques qui proposent des produits uniquement en coton bio et c’est une bien meilleure alternative. La marque Natracare propose depuis 1989 des protections hygiéniques sûres. Le coton utilisé est bio et et la marque garantit que les produits sont exempts de plastique, de chlore et de parfum. Une marque qui va à l’encontre de ce que tout le marché propose.
Les protections hygiéniques ne sont malheureusement pas les seules à contenir de nombreux composants problématiques. Les produits que nous utilisons quotidiennement, de la cuisine à la salle de bain peuvent être une source d’exposition aux perturbateurs endocriniens et autres toxines dont les effets sur la fertilité peuvent être dramatiques.
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