Article écrit par Loriane Roder.
C’est avec une certaine curiosité que nous avons assisté, jeudi 10 octobre dernier, au colloque organisé par le tout jeune partenariat FertiGenève. En effet, ce colloque a marqué le lancement d’une collaboration entre différents acteurs privés et publics de la procréation médicalement assistée à Genève.
C’est donc en toute logique que maFIV a souhaité participer à ce rendez-vous afin de connaître les mesures de rattrapage prises par les protagonistes de la PMA. Car, il faut l’admettre, la Suisse a du retard par rapport à de nombreux pays européens sur la question de la PMA à cause d’une loi qui a été longtemps très restrictive. Or les compétences et les connaissances ne manquent pas en Suisse et c’est la raison pour laquelle FertiGenève a été créé.
Pour rappel, avant la modification de la LPMA votée en juin 2016 et mise en application depuis septembre 2017, il n’était pas possible en Suisse de cultiver plus de trois embryons, de congeler des embryons et de pratiquer le DPI (diagnostic pré-implantatoire). . Toutefois, la FIV avec don d’ovocytes reste toujours interdite en Suisse et les patients suisses doivent toujours se tourner vers l’étranger pour y avoir recours.
Vous souhaitez être accompagné(e)(s) afin d’avoir recours au don d’ovocytes à l’étranger, contactez-nous! Nous pouvons vous aider à choisir votre clinique, à organiser le traitement depuis la Suisse et à obtenir des tarifs plus avantageux auprès de nos centres collaboratifs.

FertiGenève’est donc un partenariat entre différents acteurs, à la fois issus du secteur privé (clinique Générale Beaulieu) et du secteur public (HUG), qui forment un centre de compétences et de techniques s dans le domaine de la PMA.
Composé d’experts dans différents domaines (gynécologues, biologistes, médecins spécialistes de la reproduction, andrologue, etc., etc.) autour de la fertilité, ce pôle de compétences et de connaissances vise à offrir aux patient·e·s un accompagnement multidisciplinaire.
Lors de ce colloque, différents sujets ont été abordés illustrant la volonté de FertiGenève ont d’offrir un accompagnement médical complet. En effet, les femmes et les hommes peuvent bénéficier de traitements adaptés que ce soit de manière préventive ou pour le traitement dedifférentes pathologies. Voilà un résumé des quatre présentations qui faisaient parties du programme.
La première présentation a porté sur le syndrome des ovaires polykystiques (PCOS). La Dre Alexandra Ambrosetti et la médecin adjointe à la maternité des HUG, Julie Bénard, qui ont toutes deux rejoint le pôle FertiGenève, ont rappelé la prévalence de cette maladie (10-15% des femmes) et ses conséquences sur la fertilité. Elles ont résumé les multiples symptômes (parfois difficiles à mettre en perspective) et les problèmes associés dans un but d’une meilleure prise en charge par leurs collègues (gynécologue, médecins de famille, etc.). Les narratrices ont insisté sur les sérieux effets néfastes de la maladie sur l’estime de soi et qu’une prise en charge psychologique ne devait pas être négligée.
La seconde présentation a porté sur l’infertilité masculine, sujet trop rarement abordé. Les spécialistes d’andrologie et d’urologie, le Dr Sao-Nam Tran et le Dr George A. de Broccard, ont présenté les nombreux obstacles, de plus en plus fréquents, que rencontrent les hommes en matière de fertilité. Se basant sur la récente étude menée par l’Université de Genève sur la qualité du sperme suisse, les intervenants ont rappelé que l’infertilité masculine ne devait pas être négligée et qu’elle nécessitait une prise en charge plus systématique. Contrairement aux idées reçues, la fertilité des hommes baisse avec l’âge et avec leurs mauvaises habitudes de vie (malbouffe, alcool, téléphone, stress, etc.). Le Docteur de Boccard a d’ailleurs insisté sur le fait que: “une personne qui souhaite concevoir doit se préparer comme pour courir un marathon!”. Phrase qui nous a étrangement rappelé notre mantra favori : “Tel un marathon, une FIV ou une FIV avec don d’ovocytes se prépare!” qui illustre notre programme Préparer sa FIV.
Cette présentation sur les problématiques masculines a été bienvenue puisqu’elle rappelle que la fertilité n’est pas qu’une affaire de femme et que les hommes peuvent aussi rencontrer des problèmes moins connus. Il a été d’ailleurs souligné que comme les femmes, les hommes devraient songer à congeler leur sperme au delà de 35 ans!
La troisième présentation a porté sur la fertilité féminine. Elle a été menée par , la Professeure et Dre Isabelle Streuli et .la Dre Corinne Miserez Zaugg. Les deux spécialistes de la médecine de la reproduction et d’endocrinologie aux HUG ont illustré la fertilité féminine et à quel point celle-ci était dépendante du facteur âge .
Tout naturellement, il a été question de la préservation de la fertilité grâce à la cryo-conservation “sociétale” de ses ovocytes, orientation que prennent de nombreuses femmes souhaitant repousser leur maternité. Il a été rappelé que de nos jours le rôle du gynécologue n’est plus de faire du “planning familial” mais du “Conseil global en fertilité”.
Cette présentation a été particulièrement intéressante pour maFIV, car elle a souligné les difficultés croissantes pour les femmes à tomber enceinte sans intervention médicale, dans nos sociétés où la maternité tend à tarder (pour diverses raisons).
Chez maFIV, nous pensons qu’il est important de parler de la fertilité, de la manière dont celle-ci fonctionne et des assurances qu’il est possible de prendre pour tenter de la préserver que ce soit de manière naturelle ou via la PMA.
La dernière présentation a été consacrée au laboratoire Fertas à Lausanne, partenaire de FertiGenève. La Dre Antonella Biondo et le Dr Fabien Murisier ont présenté les innovations dont le laboratoire s’est muni depuis septembre 2017 afin d’optimiser les traitements de la PMA et de rentrer en conformité avec la nouvelle législation. Les laboratoires Fertas disposent depuis l’entrée en vigueur de la loi du timelapse (auquel nous avons consacré un article). Ils l’ont également mis en place à Genève depuis février 2019. Le DPI (Diagnostic Pré-Implantatoire et Dépistage pré-implantatoire) sont quant à eux effectués par le laboratoire Fasteris à Plan-les-Ouates. L’utilisation du timelapse et du DPI ont permis une amélioration des traitements et offrent de meilleures taux de succès lors des traitements FIV. Avec ces innovations, les grands pôles de PMA suisses semblent désormais pouvoir concurrencer ceux des cliniques à l’étranger!
En résumé, cette après-midi a été riche en information sur la fertilité et l’infertilité. Nous avons également constaté qu’une prise de conscience et une envie d’accompagner les couples et les femmes célibataires (à la fois dans leur désir de conception mais aussi d’atteinte de bien être général) ont été clairement manifestées. Les conséquences psychologiques des problèmes de fertilité ont été mises en avant et l’un des objectifs du centre FertiGenève est d’encadrer au mieux ses patient·e·s sur tous les plans.
C’est donc avec enthousiasme que nous avons pris congé des spécialistes de FertiGenève. Nous avons ressenti l’envie de proposer un encadrement complet et humain aux patient·e·s du centre, et c’est tout à l’honneur de FertiGenève.
Les années prochaines seront décisives pour l’avenir PMA en Suisse!